mardi14 décembre 2010, par Gari/armenews
Le président arménien Serge Sarkissian et son Conseil de sécurité nationale ont approuvé en fin de semaine un plan quinquennal visant à moderniser les forces armées de l’Arménie, qui prévoit notamment l’acquisition d’une technologie de guidage de missiles de haute précision. Ce programme, qui s’étend sur la période 2011-2015, devrait permettre à l’armée arménienne de renforcer son potentiel militaire et ses performances au combat, alors que des bruits de bottes se font entendre en Azerbaïdjan où les rentes tirées du pétrole ont fait gonfler de manière inquiétante le budget militaire et permis de moderniser les armements et équipements de l’armée azérie.
« Avec l’adoption de ce programme, nous franchissons une étape importante pour neutraliser toutes les menaces militaires possibles à la sécurité de l’Arménie », a indiqué le Secrétaire du Conseil National de sécurité, Artur Baghdasarian, lors d’une conférence de presse lundi 13 décembre, en ajoutant que l’Arménie se dotera non seulement d’armements modernes, mais sera aussi en mesure de développer son industrie de défense ».
Le plan de modernisation repose essentiellement sur deux documents approuvés en août dernier relatifs à la défense et la sécurité nationale. Un des documents traite des armements de l’armée nationale, tandis que l’autre porte sur les modalités de développement d’une véritable industrie de la défense. Les deux programmes, qui convergent vers l’objectif unique de renforcer la sécurité de l’Arménie, envisagent l’acquisition d’armes les plus modernes, mais aussi leur fabrication partielle par l’industrie de défense nationale », avait déclaré à l’époque le ministre de la défense Seyran Ohanian, en précisant qu’ils devaient améliorer la « capacité de projection de l’armée arménienne » et lui permettre de "contrecarrer les mouvements ennemis en s’enfonçant profondément à l’intérieur du théâtre des opérations militaires. »
Prenant la parole devant les journalistes le 10 août, M. Ohanian n’avait pas nié que ce plan de modernisation tendait à répondre au risque persistant d’une nouvelle guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Haut-Karabagh.
Dans un entretien accordé sur les ondes du canal arménien de RFE/RL deux semaines plus tard, il avait précisé que les armes à longue portée recherchées par Erevan pourraient viser les installations « stratégiques », des voisins hostiles de l’Arménie, autrement dit les sites pétroliers et gaziers de l’Azerbaïdjan. L’armée arménienne est censée être déjà équipée de missiles tactiques à courte portée capables de frapper des cibles militaires et civiles en Azerbaïdjan. Les propos de M. Ohanian intervenaient quelques jours après que l’Arménie et la Russie eurent signé un accord de défense prévoyant notamment la prolongation de la présence militaire russe en Arménie.
L’accord arméno-russe stipule également que Moscou aidera Erevan à obtenir des "armes et matériels militaires modernes », dont le détail n’est pas encore connu. M. Baghdasarian a reconnu qu’il existait effectivement un lien entre l’accord de défense signé le 19 août par le président Sarkissian et son homologue russe, Dmitri Medvedev, lors de sa visite à Erevan, et le plan de modernisation que vient d’approuver M. Sarkissian. Il a noté que MM. Medvedev et Sarkissian avaient également supervisé la signature d’un autre accord qui appelle à une coopération plus étroite entre les entreprises de défense arméniennes et russes. M. Baghdasarian a réaffirmé l’existence d’une collaboration entre les deux gouvernements pour mettre en place des entreprises de défense commune.
La modernisation des forces armées arméniennes est annoncée sur fond de menaces croissantes de l’Azerbaïdjan, dont l’armée multiplie les violations du cessez-le-feu en vigueur sur la ligne de contact avec les forces arméniennes au Karabagh. Le gouvernement azéri a annoncé que ses dépenses militaires s’élèveraient à plus de 3 milliards de dollars l’an prochain, alors que le budget de la défense arménienne pour 2011 devrait se monter seulement à 405 millions de dollars. L’Arménie a jusqu’à présent réussi au moins partiellement à compenser cet écart entre les budgets de la défense des deux pays par ses liens militaires étroits avec la Russie. En qualité de membre de l’Organisation du Traité de Sécurité collective (OTSC), réunissant quelques républiques de l’ex-URSS sous l’égide de la Russie, l’Arménie peut se doter d’armes russes à bas prix voire gratuitement. Selon M. Baghdasarian, ces « privilèges » ont été renforcés par l’un des documents adoptés lors du dernier sommet des pays membres de l’ OTSC , à Moscou, début décembre. Le fonctionnaire a également annoncé que l’Arménie accueillera des exercices militaires impliquant les pays de l’OTSC en octobre 2011.
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