jeudi2 décembre 2010, par Stéphane/armenews
Selon des notes diplomatiques, le premier ministre turc cacherait sa fortune en Helvétie.
C’est l’ambassadeur américain à Ankara Eric Edelman qui l’affirme dans une note diplomatique classée « secrète » du 30 décembre 2004 et publiée par WikiLeaks : « Nous avons entendu de deux contacts qu’Erdogan a huit comptes dans des banques suisses. » Le diplomate écrit dans le document que les explications du premier ministre turc au sujet de sa fortune personnelle sont « boiteuses ». Recep Tayyip Erdogan explique, selon Eric Edelman, que ses biens proviennent de cadeaux offerts par des invités au mariage de son fils et qu’un homme d’affaires turc paie tous les frais d’éducation de ses quatre enfants aux Etats-Unis de façon « purement altruiste ».
Corruption au sein de l’AKP
Dans un autre document, le même ambassadeur américain en Turquie laisse entendre qu’Erdogan aurait directement profité de la privatisation de la Turkish Petroleum Refineries Corporation, une raffinerie d’Etat. Un consortium russo-turc a payé 1,3 milliard de dollars pour acquérir la société en question. Lundi soir, la presse turque, mais aussi arménienne, s’était déjà emparée de la nouvelle.
L’ambassadeur américain ne prend pas pour cible le seul chef du gouvernement turc. Dans sa note de 2004, il rappelle que l’AKP avait promis d’éradiquer la corruption une fois au pouvoir en Turquie : « Un nombre croissant de membres de l’AKP, de ministres et de sympathisants nous parlent de conflits d’intérêts ou de corruption sérieuse dans le parti au niveau national, provincial et local et au sein des membres proches des familles de ministres. » Le diplomate américain dresse par ailleurs une liste d’anciens ministres dont Abdülkadir Aksu, Kürsat Tüzmen et le président de la province d’Istanbul Mehmet Müezzinoglu et les décrit comme étant les politiciens les plus corrompus de Turquie.
Les soupçons soulevés par l’ambassadeur américain à Ankara à propos de la fortune du premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui reposerait dans des banques suisses ne manquent pas de piquant. En décembre 2009, peu après la votation fédérale sur l’interdiction des minarets, le ministre turc en charge des relations avec l’Union européenne, Egemen Bagis, invitait ses « frères » des pays musulmans à retirer leur argent et investissements des banques suisses.
LE TEMPS
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