Tuesday, February 28, 2012

L’Azerbaïdjan achète pour $1,6 milliards d’Armes à Israël



Qu’on ne s’y trompe pas, l’accord de vente d’armes Israëliennes à l’Azerbaïdjan n’aura d’autres buts que d’attaquer l’Arménie à plus ou moins long terme dans l’objectif de récupérer le Haut-Karabakh.
Cette vente, sans précédent, comprend des drones anti-aériens et des systèmes de défense anti-missiles. De fait Israël devient la seule source d’approvisionnement en armes pour l’Azerbaïdjan qui ne peut en obtenir ni des États Unis ni d’Europe, réticents dans la mesure où Bakou pourrait recourir à la guerre pour reprendre l’Artsakh. Merci Israël...
Par le passé, Israël a toujours entretenu des relations stratégiques “amicales “avec la Turquie, jusqu’au jour du clash de Davos entre Shimon Peres et Recep Tayyp Erdogan, puis avec l’affaire du Mavi Marmara. C’est à compter de cet incident qu’israël a mis dans la balance l’hypothétique reconnaissance du génocide des Arméniens. On a ainsi assisté à divers rebondissements contradictoires ces derniers mois.
En mai 2011, Advigor Lieberman, Ministre des Affaires étrangères d’Israël, avait déclaré qu’il n’y avait aucune chance que la Knesset reconnaisse le génocide arménien. Puis en septembre il annonçait un rapprochement avec l’Arménie. En premier lieu, par la reconnaissance du génocide arménien dans l’Empire ottoman ; voulant en cela punir la Turquie de son arrogance. Mais c’était sans compter sur la pugnacité de son Vice-ministre Danny Ayalon fervent soutien à l’Azerbaïdjan, et qui dira fin novembre 2011 : « la Knesset ne reconnaîtra pas le génocide arménien. Ceux qui ont l’intention d’y parvenir, n’ont pas la moindre chance. Nous ne pouvons pas endommager nos relations avec l’Azerbaïdjan, notre partenaire stratégique majeur dans le monde musulman, en raison de questions controversées sur des événements datant d’un siècle. ».
Et “bizarrement“, au mois de janvier 2012, Advigor Lieberman revenait sur ses déclarations en indiquant que la question vieille de 100 ans est une question devant être décidée “par des historiens, pas des politiciens.“ Quinze jours plus tard, le ministre intervenant sur la RTVI, disait : “Pas un seul pays, sauf la France a législativement reconnu le génocide arménien. Nous n’avons aucune intention d’interférer. De nos jours, les événements historiques se transforment en conflit politique. Par conséquent, je ne pense pas qu’Israël doit intervenir. » La préférence ira donc vers un conflit armé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, plutôt qu’une discorde politique avec le riche Azerbaïdjan.
Ainsi le courageux Président de la Knesset, Reuven Rivlin, dû remiser dans les cartons le dossier poussiéreux de la question de la reconnaissance du génocide des Arméniens. En conséquence de quoi l’accord de vente d’armes à l’Azerbaîdjan pu se conclure pour la somme colossale de 1,6 milliards de dollars.
Le Groupe de Minsk de l’OSCE doit se rendre à Erevan début mars. Igor Popov (Russie), Robert Bradtke (Etats-Unis) et Jacques Faure (France) devraient rencontrer le Président Sarkissian et Edward Nalbandian, ministre des Affaires étrangères, pour discuter de nouvelles mesures visant à résoudre le conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan sur la question du Haut-Karabakh.
Le froid durable qui s’est installé dans les relations entre Israël et la Turquie, n’a donc manifestement pas affecté les relations entre Israël et l’Azerbaïdjan, Etat « frère » de la Turquie au sud Caucase.
Les toutes dernières tentatives de l’Occident en vue de négocier avec l’Iran les termes d’un accord sur la fin de son programme nucléaire militaire n’ont guère porté de fruits et Israël, à défaut de pouvoir compter sur son allié turc, courtise l’Azerbaïdjan à coups de technologie militaire dont est si friand l’Etat du Sud Caucase, en délicatesse avec l’Iran avec lequel il partage pourtant un Islam d’obédiance chiite.
Fort des devises que lui rapporte la manne pétrolière, le régime du président Aliev est désireux avant tout de moderniser son armée dans le but presque déclaré de reconquérir le Karabagh et Israël peut lui en fournir les moyens, notamment avec ces fameux, drones, dont un specimen avait été abattu en septembre 2011 par les forces armées du Karabagh.
Depuis mars 2011, une société mixte israélo-azérie se charge d’assembler en Azerbaïdjan les pièces de ces drones israéliens dont la plupart sont destinés à équiper l’armée azérie. En septembre 2011, Azéris et Israéliens avaient évoqué la possibilité de lancer la construction commune de drones de combat, équipés de missiles.
mardi 28 février 2012,
Jean Eckian ©armenews.com